"Le silence, c'est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs et si tu parles, tu meurs. Alors dis et meurs !" Tahar Djaout
Être humain, est-ce un mal(e) absolu ?
Du 29 janvier au 24 avril 2022 à EXPRESSION
Être humain, est-ce un mal(e) absolu ? est une exposition participative et multidisciplinaire alliant vidéos, dessins, sculptures, photographies, affiches, néons et objets qui réactualisent l’image du « zoo humain » afin d’ouvrir le dialogue sur la notion de construction de l’identité à l’ère des réseaux sociaux : se modeler et s’afficher, alimentant ainsi la culture du narcissisme.
Les « zoos humains », populaires à la fin du XIXe siècle, étaient des « expositions ethnographiques », des lieux où le racisme s’exprimait sans scrupule et où apparaissait un théâtre encore plus cruel : celui de la suprématie de l’homme blanc et de la « société du spectacle » décrite par l’essayiste Guy Debord à la fois comme outil de propagande, de l’emprise du capital sur nos vies, aussi bien qu’un rapport social entre personnes médiatisé par des images. Les réseaux sociaux accentuent cette exhibition de soi et de son capital. Au travers de nos écrans, nous choisissons nous-mêmes de figurer dans ce nouveau « zoo humain ».
Février traite ici du « zoo humain », phénomène répandu à la fin du XIXe siècle, en établissant des parallèles avec le monde moderne : d’une part, l’avènement des réseaux sociaux et d’autre part l’intérêt grandissant des organismes culturels envers les communautés dites de la diversité et de l’autochtonie.
Cette forme de spectacle de « soi » sert-elle à obtenir la reconnaissance sociale ? À appartenir à un groupe dominant au sein d’une planète standardisée par le numérique ? Que se cache-t-il derrière nos écrans ? Derrière le rideau de nos théâtres individuels ? Dans les coulisses de notre psychisme et de notre vie, sous le voile des apparences et des faire-semblant ? Selon Freud, le développement des sciences a infligé trois blessures narcissiques successives à l’humanité : « La Terre n’est pas au centre de l’Univers » de Copernic, « l’Homme est le fruit de l’évolution » de Darwin et une troisième blessure d’ordre psychologique : la découverte de l’inconscient par la psychanalyse. S’y ajoute aujourd’hui une quatrième blessure, l’Anthropocène, qui pousse l’humanité à se réconcilier avec son environnement, avec les autres formes de vie et les autres humains, à ne plus asservir mais à collaborer.
Cette exposition se divise en trois volets : une rétrospective, de nouvelles œuvres et une œuvre participative qui sera activée pendant toute la durée de l’exposition. Cette action du public a pour but de provoquer la rencontre réelle entre deux personnes, à sortir de l’écran, à ouvrir le rideau et à amorcer un dialogue sincère avec l’autre et soi-même pour entamer une réconciliation.
VUE DE L'EXPOSITION
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